Le Japon possède la onzième population mondiale (124 millions d’habitants) et abrite l’aire urbaine la plus peuplée au monde, celle de Tokyo (42 millions d’habitants). L’Archipel regorge donc de vastes métropoles, qui peuvent sembler démesurées par rapport à ce que nous connaissons en France. Autre caractéristique intéressante : elles possèdent généralement des noms très simples et mémorables. Apprendre le japonais permet donc de facilement les identifier. Dans cet article, vous trouverez donc la liste des 12 principales villes japonaises, avec l’explication de leur nom.
Pourquoi cet article ?
Dans cet article, j’ai décidé de vous emmener dans un tripe voyage.
Tout d’abord, à travers un classement des plus grandes villes du Japon, plutôt classique. J’ai sélectionné les douze qui dépassent le million d’habitants. Vous aurez ainsi une vision plus claire d’où vivent les Japonais dans l’Archipel.
Ensuite, parce que contrairement à nos villes occidentales, l’étymologie est relativement simple. Dans les premiers temps de mon apprentissage du japonais, je n’ai pas manqué de remarquer que « Tiens, le nom de cette ville signifie ceci, le nom de telle autre ville signifie cela ». Tout comme les noms de famille japonais, ils sont assez terre-à-terre, là où l’étymologie de villes comme Paris ou Bruxelles saute moins aux yeux de prime abord.
Cela étant dit, il n’est pas toujours facile de savoir pourquoi une ville se nomme ainsi. C’est là que les choses deviennent intéressantes : un toponyme en dit long sur l’origine d’un lieu et sur sa fondation, quand il ne livre pas une anecdote surprenante. Autrement, un véritable voyage à travers l’histoire japonaise.
Une dernière raison qui me semblait intéressante : on trouve des noms d’origine purement japonaise, d’autres d’origine chinoise, voire d’une autre langue que vous découvrirez dans les lignes qui suivent. Ce sera aussi une occasion d’enrichir votre japonais.
Une dernière choses avant de commencer : il sera beaucoup question de lectures « on » et « kun » des kanji (caractères japonais). Si ces termes ne vous disent rien, vous pouvez commencer par mon article sur l’écriture japonaise .
La liste des 12 plus grandes villes du Japon
Numéro 1 : Tokyo
Nom japonais : 東京都 (Tōkyō-to)
Population : 14 millions
Préfecture : Tokyo
Ville de tous les records, Tokyo est de loin la métropole la plus peuplée du Japon. La capitale compte pas moins de 14 millions d’habitants intra-muros et plus de 42 millions pour toute son aire urbaine. Cette dernière englobe la quasi-totalité de la plaine du Kantō. Pour l’avoir vue de nuit depuis le ciel, c’est assez impressionnant.
La métropole est centrée sur les 23 arrondissements spéciaux (特別区, tokubetsu-ku), que l’on peut considérer comme le centre-ville de Tokyo. Dans les faits, chacun d’entre eux constitue une véritable petite ville, structuré autour d’une gare. Vous en connaissez forcément quelques-uns : Shinjuku, Shibuya, Minato, Chūō…
Origine du nom « Tokyo »
Le nom Tōkyō correspond à la lecture on (« à la chinoise ») des caractères 東 (tō, « est ») 京 (kyō, « capitale »), ce qui donne « capitale de l’est », par opposition à Kyoto, l’ancienne capitale japonaise, située plus à l’ouest.
L’usage du caractère 京 correspond à une dénomination présente dans toute l’Asie orientale. Ainsi, on retrouve Kyoto (京都) au Japon dont nous reparlerons, mais aussi Beijing en Chine (北京, « capitale de l’est »), mais aussi Gyeongseong (경성; 京城, « forteresse capitale »), un ancien nom de Séoul, la capitale coréenne.
Tokyo a reçu son nom actuel le 3 septembre 1868 de l’empereur Meiji, désireux d’y consolider son pouvoir. Alors que la cité était déjà le centre politique et économique du pays depuis plus de deux siècles, l’installation de la cour impériale en fit la capitale officielle.
Si vous vous intéressez à l’histoire du Japon, vous avez certainement lu ou entendu le nom Edo (江戸). Il s’agit de la dénomination de la capitale à l’époque du shogunat Tokugawa (1603-1868). Plusieurs théories existent quant à l’origine de cette appellation, la plus répandue en fait un raccourci de 江の門戸 (e no monko), soit « entrée de la baie ».
Si ce nom n’est plus utilisé que dans les fictions historiques, il survit dans le fleuve Edo (江戸川, Edo-gawa), qui traverse Tokyo. Il me paraissait donc utile de vous le donner !
Numéro 2 : Yokohama
Nom japonais : 横浜市 (Yokohama-shi)
Population : 3,7 millions
Préfecture : Kanagawa
Située au sud de Tokyo, Yokohama est bien plus qu’une simple banlieue. Il s’agit tout d’abord de la capitale de la préfecture de Kanagawa, ainsi que la seconde ville du Japon par le nombre d’habitants.
Ce grand port fut l’un des premiers à s’ouvrir au commerce avec les Occidentaux au XIXe siècle et à accueillir des communautés étrangères. D’importantes multinationales japonaises y ont leur siège social, à l’image de Nissan et d’Isuzu pour l’automobile.
Origine du nom « Yokohama »
Cette fois, il s’agit de la lecture kun (donc purement japonaise) des caractères 横 (yoko, « horizontal ») et 浜 (hama, « plage »), soit « plage horizontale ». Ce nom, un peu étrange je vous l’accorde, provient du fait que le village de pêcheurs à l’origine de la ville se situait sur une bande de sable. Cette dernière, perpendiculaire au rivage, apparaissait comme une « plage horizontale » lorsqu’on l’observait depuis la mer.
Numéro 3 : Osaka
Nom japonais : 大阪市 (Ōsaka-shi)
Population : 2,7 millions
Préfecture : Osaka
Troisième ville japonaise avec ses 2,7 millions d’habitants, Osaka est au cœur de la région métropolitaine du Keihanshin, la seconde du Japon par sa population (19,3 millions d’habitants).
Réputée pour son château et sa gastronomie, Osaka est généralement vue comme le centre de la région du Kansai.
Origine du nom « Osaka »
Il s’agit là aussi d’une lecture kun des caractères 大 (ō, « grand ») et 阪 (saka, « pente, colline »), soit la « grande colline ». Notez que jusqu’à la restauration Meiji, on utilisait également la graphie 大坂, aujourd’hui obsolète.
Anecdote amusante : un ancien nom d’Osaka est 小坂 (osaka), qui signifie quant à lui… « petite colline » ! Il semblerait que les habitants de la région lui aient un jour préféré une appellation plus prestigieuse.
Numéro 4 : Nagoya
Nom japonais : 名古屋市 (Nagoya-shi)
Population : 2,3 millions
Préfecture : Aichi
Quatrième ville du Japon, Nagoya forme avec son agglomération la troisième aire urbaine du pays, forte de 9 millions d’habitants. Située à mi-chemin entre Tokyo et Osaka, elle est surtout connue pour son activité industrielle.
Origine du nom « Nagoya »
Le nom Nagoya (名古屋 en japonais) est très intéressant, car il correspond à un « ateji ». Dans ce cas de figure, les trois caractères sont utilisés uniquement pour leur valeur phonétique et n’ont pas de sens en eux-mêmes.
L’origine de ce nom est en tout cas mal connue. Une étymologie couramment acceptée est l’adjectif nagoyaka (和やか), « paisible, harmonieux ».
Numéro 5 : Sapporo
Nom japonais : 札幌市 (Sapporo-shi)
Population : 1,9 million
Préfecture : Hokkaidō
Sapporo est la plus grande ville et la capitale d’Hokkaidō, la plus nordique des quatre îles principales du Japon. Elle est surtout réputée pour ses activités hivernales, à l’image des Jeux olympiques d’hiver de 1972 ou du festival de la neige (雪祭り, yuki matsuri), organisé chaque année depuis 1950.
Pour l’anecdote, l’une des trois marques de bières les plus vendues au Japon se nomme Sapporo et est originaire de cette ville.
Origine du nom « Sapporo »
Vous allez sans doute être surpris : le nom « Sapporo » ne vient pas du japonais ! En effet, il provient de l’aïnou, la langue parlée par les Aïnous, la population autochtone de l’île d’Hokkaidō.
« Sapporo » est donc un dérivé de l’aïnou サッ・ポロ・ペッ (sat poro pet), littéralement « sèche et grande rivière », en référence à la rivière Toyohira, qui traverse la ville, dont le nom provient lui aussi de l’aïnou. Les kanji 札 (satsu) et 幌 (horo) sont ici uniquement employés pour leur valeur phonétique.
C’est d’ailleurs le cas de la majorité des toponymes de l’île d’Hokkaidō (Otaru, Chitose, Furano…). Notez d’ailleurs que si le pet à la fin de sat poro pet n’apparaît pas dans « Sapporo », on le retrouve sous la forme betsu dans d’autres noms de lieux. Par exemple, la ville de Noboribetsu, connue pour sa station thermale, doit son nom à l’aïnou Nupurpet (ヌプルペッ), soit « rivière de couleur intense ».
Numéro 6 : Fukuoka
Nom japonais : 福岡市 (Fukuoka-shi)
Population : 1,6 million
Préfecture : Fukuoka
Nous avons beau être sortis du « top 5 » des plus grandes villes du Japon, Fukuoka compte tout de même 1,6 million d’habitants et constitue la plus grande métropole de l’île de Kyūshū, dans le sud-ouest du pays.
La cité actuelle a été créée en 1889, par la réunion de deux villes séparées par le fleuve Naka : d’un côté, Fukuoka, ville de samouraïs centrée sur l’actuel quartier de Chūō, et de l’autre, Hakata, un important port de commerce. De par son éloignement des centres de pouvoir historiques de l’Archipel, Fukuoka a su préserver une identité très marquée et un dialecte encore très vivace.
Origine du nom « Fukuoka »
Les kanji qui composent « Fukuoka », respectivement 福 (fuku, « chance, bonne fortune »), 岡 (oka, « colline ») donnent la « colline de la bonne fortune ». On doit ce nom au daimyō (seigneur féodal) Kuroda Nagamasa (1568-1623), qui établit son fief à l’ouest de la ville de Hakata et le nomma d’après son lieu de naissance.
Ce nom est attaché à une histoire rocambolesque. Lorsqu’il fut décidé de fusionner Fukuoka et Hakata en 1889, un débat opposa les représentants des deux villes, pour savoir comment nommer la nouvelle entité. Le nom Hakata eut dans un premier temps l’avantage, car il s’agissait de la plus ancienne et de la plus importante des deux cités. Cependant, un groupe de samouraïs de Fukuoka décida de prendre les choses en main : discrètement, ils enfermèrent la délégation de Hakata dans le bain public où elle était en train de faire ses ablutions. Ils en profitèrent alors pour remporter le vote.
Le nom Hakata reste cependant très présent dans le quotidien de Fukuoka. Si vous vous y rendez (je vous y invite !), vous arriverez en train à la gare de Hakata, entendrez un dialecte appelé hakata-ben et aurez l’occasion de déguster de délicieux hakata rāmen.
Numéro 7 : Kobe
Nom japonais : 神戸市 (Kōbe-shi)
Population : 1,5 million
Préfecture : Hyōgo
Kobe, située au nord-ouest d’Osaka, est forte d’1,5 million d’habitants, plus de 3 millions si on prend en compte son agglomération. Cette métropole du Kansai est reconnaissable à son étonnante tour rouge, la Kobe Port Tower, et a donné son nom au bœuf de Kobe, une viande très recherchée.
Origine du nom « Kobe »
Les caractères 神戸 (Kōbe) signifient « porte des dieux » ou « porte des esprits ». Un nom qui ne manque pas de classe et qui renvoie à l’Ikuta-jinja, l’un des plus anciens sanctuaires shintoïstes du Japon.
Ce nom descend du vieux japonais kamube, « maison des esprits », terme servant à désigner un temple shintoïste. On peut donc logiquement en conclure que le nom Kōbe signifie avant tout « le temple », en référence à l’Ikuta-jinja.
Numéro 8 : Kawasaki
Nom japonais : 川崎市 (Kawasaki-shi)
Population : 1,5 million
Préfecture : Kanagawa
Huitième ville de notre classement, Kawasaki est la seule à ne pas être le chef-lieu de sa préfecture, Kanagawa. Coincée entre Tokyo et Yokohama, Kawasaki fait partie intégrante de la mégalopole tokyoïte. Si elle est souvent vue comme une ville-dortoir, c’est aussi un important centre portuaire et industriel, intégré dans la zone du Keihin.
Origine du nom « Kawasaki »
Le nom « Kawasaki » provient de la lecture kun des caractères 川 (kawa, « rivière ») et 崎 (saki, « cap, promontoire »). On peut donc traduire ce nom par le « bord de la rivière », sans doute en référence au fleuve Tama, qui marque la limite entre Kawasaki de Tokyo.
Numéro 9 : Kyoto
Nom japonais : 京都市 (Kyōto-shi)
Population : 1,4 million
Préfecture : Kyōto
Parmi les plus grandes villes du Japon, Kyoto est sans doute la plus connue des étrangers après Tokyo. Et c’est bien normal : ancienne capitale impériale de 794 à 1868, riche de plus de deux mille temples et sanctuaires, Kyoto est considérée comme la ville la plus raffinée du Japon et reste l’une des plus visitées.
Bien que ses quartiers anciens, temples et palais occupent le devant de la scène, Kyoto est aussi une métropole moderne et le siège de nombreuses entreprises de renommée mondiale, à commencer par Nintendo.
Origine du nom « Kyoto »
Du fait de sa place centrale dans l’histoire japonaise, Kyoto a porté de nombreux noms, tous renvoyant à son statut de capitale : Kyō (京), Miyako (都), Kyō no Miyako (京の都), Keishi (京師), ou encore Heian-kyō (平安京, « capitale paisible et tranquille »). Au XIe siècle, elle adopte le nom officiel de Kyōto (京都), « ville capitale ».
Cette fois, il s’agit de la lecture on des kanji 京 (kyō, « capitale ») et 都 (to, « ville, métropole, capitale »). Ce terme est en réalité un calque du chinois médiéval kiang-tuo, devenu kyauto en japonais médiéval, puis kyōto en japonais contemporain.
En lisant la partie consacrée à Tokyo, peut-être vous êtes-vous demandé pourquoi cette dernière est devenue « capitale de l’est ». Eh bien sachez que lorsque la cité d’Edo a été rebaptisée Tōkyō, Kyoto a été connue brièvement sous le nom de Saikyō (西京), littéralement « capitale de l’ouest ». Cette dénomination n’a visiblement pas rencontré un grand succès, car elle n’est plus du tout utilisée de nos jours.
Numéro 10 : Saitama
Nom japonais : さいたま市 (Saitama-shi)
Population : 1,3 million
Préfecture : Saitama
Si Kawasaki est la grande banlieue sud de Tokyo, on peut considérer que Saitama en est en le pendant nord. Il s’agit d’une ville très jeune, car née en 2001 de la fusion de trois municipalités voisines : Urawa, Ōmiya, Yono. En 2005, elles sont rejointes par une quatrième, Iwatsuki.
Origine du nom « Saitama »
Le nom « Saitama » (さいたま) constitue un autre cas très intéressant car, vous l’aurez remarqué, c’est le seul de cette liste a s’écrire en hiragana ! Devenue chef-lieu de la préfecture de Saitama (埼玉県, Saitama-ken), elle en a tout simplement pris le nom.
Si la ville elle-même est récente, son nom, lui, est bien plus ancien. « Saitama » renvoie à une partie de ce qui est aujourd’hui la ville de Gyōda, Sakitama, dont l’existence est attestée dans des documents du VIIIe siècle.
Vous remarquez que « Sakitama », qui correspond à la lecture kun des kanji 埼 (saki, « cap, promontoire ») et 玉 (tama, « joyau »), a perdu la consonne k pour devenir « Saitama ». L’étymologie semble indiquer que la région était plutôt prestigieuse, son nom pouvant se traduire par « joyau du promontoire ».
Lorsque la municipalité fut créée en 2001, le nom de Saitama s’imposa logiquement pour la nouvelle capitale de la préfecture de Saitama. La consultation publique ayant mené à ce choix nous livre d’ailleurs une histoire intéressante. Le nom さいたま市 (Saitama-shi), écrit en hiragana, arriva derrière sa version en kanji, 埼玉市. Les autorités locales décidèrent cependant d’adopter l’écriture en hiragana. Parmi les propositions faites lors de cette consultation figurent Ōmiya, le nom de l’une des villes ayant fusionné pour former Saitama, mais aussi 彩玉市 (Saitama-shi), où le kanji 埼 est remplacé par 彩 (sai), qui se prononce de la même manière et véhicule l’idée de « coloré ».
Saitama est, à l’heure actuelle, l’unique capitale préfectorale dont le nom s’écrit en hiragana, et l’une des rares villes japonaises pour lesquelles c’est le cas, parmi une trentaine.
Numéro 11 : Hiroshima
Nom japonais : 広島市 (Hiroshima-shi)
Population : 1,1 million
Préfecture : Hiroshima
Hiroshima est tristement célèbre pour avoir été la première ville au monde à subir un bombardement atomique, le 6 août 1945. Pourtant, son identité ne se résume pas uniquement à cet événement tragique. Elle fut fondée en 1589 par un puissant général, Mōri Terumoto. Il construisit le fameux château de Hiroshima, rasé par la bombe puis reconstruit dans les années 50. Aujourd’hui, Hiroshima est réputée pour sa cuisine (principalement sa version des okonomiyaki, sorte de crêpes salées) et son industrie automobile (elle abrite notamment le siège social de Mazda).
Origine du nom « Hiroshima »
Le nom Hiroshima provient de la lecture kun des caractères 広 (hiro, « large ») et 島 (shima, « île »), donc « large île ». Lorsque Mōri Terumoto débuta la construction de son château, la région se nommait Gokamura, soit « cinq villages ». Il décida alors de baptiser son nouveau fief « Hiroshima », de par sa localisation sur l’une des îles du delta du fleuve Ōta. Si vous prenez une carte de Hiroshima, vous constaterez sans mal que le quartier central (Naka-ku) s’étend effectivement sur un chapelet d’îles !
Une autre étymologie existe : Mōri Terumoto aurait nommé son château en l’honneur de deux personnes : hiro viendrait de Ōe no Hiromoto, illustre ancêtre du clan Mōri, et shima de Fukushima Motonaga, qui aida Mōri à choisir le site où serait bâti l’édifice.
Numéro 12 : Sendai
Nom japonais : 仙台市 (Sendai-shi)
Population : 1 million
Préfecture : Miyagi
Refermons cette liste des plus grandes villes du Japon avec Sendai, qui compte tout de même 1 million d’habitants et qui constitue la plus importante métropole de la région de Tōhoku (nord de l’île de Honshū).
Sendai est surtout connue pour avoir été frappée par un violent séisme suivi d’un raz-de-marée, le 11 mars 2011.
Origine du nom « Sendai »
Sendai fut fondée en par le célèbre daimyō Date Masamune, qui reçut de la part de Tokugawa Ieyasu (futur dirigeant du Japon) un domaine alors nommé Aobayama. Date y fit construire un château puis la ville environnante en 1601, comme cœur de son nouveau domaine. Le nom « Sendai » est très intéressant, car il a changé plusieurs fois de graphie à travers l’histoire.
La ville fut d’abord connue sous le nom de 千代, lecture kun des kanji 千 (sen, « mille ») et 代 (dai, « génération »), soit « un millier de générations ». On raconte que ce serait Tokugawa Ieyasu lui-même qui aurait choisi ce nom, en référence à un temple de la région qui abritait mille statues de Bouddha, ce qui se dit 千体 (sentai) en japonais.
Par la suit, Date Masamune choisit de modifier les kanji pour adopter l’orthographe 仙臺, composée des caractères 仙 (sen, « ermite ») et 臺 (dai, « plate-forme »). On peut traduire ce nom par « la plate-forme de l’ermite » ou « un ermite sur une plate-forme ». La tradition veut que Date se soit inspiré d’un poème chinois faisant l’éloge d’un palais construit par l’empereur Wen de la dynastie Han, le comparant à un palais mythique des monts Kunlun. Ce nom prestigieux devait assurer à Sendai une prospérité aussi longue que celle d’une montagne habitée par un ermite immortel.
La simplification des kanji transforma par la suite 仙臺 en 仙台, la graphie actuelle de Sendai.
Prêt à visiter les plus grandes villes du Japon ?
Vous connaissez à présent les métropoles japonaises de plus d’un million d’habitant, ainsi que l’origine de leur nom. J’espère que cet article vous a plu et vous a donné envie d’y faire un tour. Si c’est le cas, vous pouvez vous inscrire sur le site et recevoir votre kit de bienvenue complet, qui contient entre autres un guide de conversation pour un voyage au pays du soleil levant.
Parmi les plus grandes villes du Japon, lesquelles avez-vous visitées ? Lesquelles prévoyez-vous de découvrir dans un futur proche ? Connaissiez-vous l’origine de leur nom ? Dites-le-nous dans les commentaires !
Merci beaucoup pour l’article. Si je puis me permettre, pour améliorer l’article, pourquoi ne pas rajouter un plan du Japon avec la position géographique de chacune de ces villes ?
Sinon, questions :
– Pourquoi, finalement, Osaka s’appelle « Grande Colline » ou « Grande Pente » ? A quoi est-ce que cela fait référence ?
– Personnellement, je ne traduirais pas 平安京 (Heian-kyô) de manière trop littérale par « Capitale paisible et tranquille », mais plutôt par « Capitale Heian », vu que cette ville est devenue la capitale du Japon durant l’ère… Heian, justement.
Autrement, j’imagine que d’autres articles géographiques sont prévus, par exemple sur les 都道府県 (avec ce que signifie exactement chacun des quatre kanji) ou « départements » (et accessoirement les 地方 ou « régions » malgré leur non-existence administrative), l’origine du nom « Japon » (avec les « erreurs de prononciation » occidentales tirées du chinois, sans compter l’ancien nom « Yamato », tout ça), les hauts-lieux géographiques/touristiques et leur étymologie (comme le 富士山 avec sa fameuse prononciation incorrecte « Fujiyama »), voire toute cette histoire de découpage en « arrondissements » et autres « pâtés de maison » ?