10 raisons d’apprendre le japonais sans plus attendre

Publié par Pierre, le 7 avril 2022

Temps de lecture :  minutes


Depuis quelque temps, une drôle d’idée vous trotte dans la tête. Pire : elle refuse catégoriquement d’en sortir. Et si vous commenciez à apprendre le japonais ? L’envie ne manque pas, mais vous hésitez à vous lancer dans ce voyage qui paraît aussi long qu’exigeant. Est-ce vraiment une bonne idée ? Quels bénéfices pourrez-vous en retirer ? Pour vous aider à répondre à ces questions et à franchir le pas, voici dix excellentes raisons d’apprendre le japonais. Vous en trouverez forcément une (voire plusieurs) qui vous motiveront à passer à l’action.

Raison n°1 : découvrir la culture populaire japonaise (manga, jeu vidéo…)

On ne va pas se mentir : bien souvent, la pop culture est la porte d’entrée qui nous a amenés à découvrir le Japon. Qu’il s’agisse des manga, des anime, des drama ou encore des jeux vidéo, cet univers a déferlé sur l’Occident et il est maintenant difficile de tomber sur quelqu’un qui n’aurait jamais entendu parler de Mario, de Dragon Ball ou des films des studios Ghibli.

Apprendre le japonais vous offre donc la possibilité d’explorer plus en profondeur vos œuvres préférées, par exemple en regardant des anime directement en VO plutôt que doublés en français.

Raison n°2 : une culture bien plus vaste

Si la culture populaire est un point d’accès privilégié vers la civilisation japonaise, il serait bien réducteur de s’en contenter. En effet, on peut dire sans trop exagérer que le Japon est une véritable superpuissance culturelle, avec un soft power à faire pâlir de jalousie nombre d’autres pays.

Maîtriser le japonais vous ouvre les portes de sa littérature, à travers ses auteurs emblématiques (Yukio Mishima, Ryūnosuke Akutagawa, Haruki Murakami…), ses réalisateurs tant classiques (Akira Kurosawa, Yasujirō Ozu…) que contemporains (Kiyoshi Kurosawa, Hirokazu Kore-eda…), le théâtre (nô, kabuki…) ou encore ses artistes contemporains (comme le collectif TeamLab).

Le Japon excelle dans bien d’autres domaines : les arts martiaux (judo, karaté, aïkido…), l’artisanat, l’architecture et diverses disciplines formant le socle de sa culture (calligraphie, art floral, cérémonie du thé…). En d’autres termes : une fascinante découverte culturelle vous attend !

Autre facette de la culture japonaise : ses paysages. Si le pays n’est pas toujours un champion environnemental, il accorde à sa géographie un soin tout particulier. Nous avons « Les Plus Beaux Villages de France », les Japonais ont les « 100 paysages du Japon » , les « trois vues les plus célèbres du Japon » et de nombreuses autres listes de ce type.

Le Japon regorge d’endroits comme celui-ci.

Raison n°3 : le Japon est la troisième économie mondiale

Parmi les bonnes raisons d’apprendre le japonais, difficile de faire l’impasse sur celle-ci : le Japon est un géant économique. Certes, l’âge d’or du pays est désormais loin derrière lui : aux années 80, qui ont vu les Etats-Unis terrifiés de se voir ravir la première place du podium, a succédé la « décennie perdue », une longue période de stagnation économique. Depuis, le Japon n’a jamais retrouvé cette dynamique et son produit intérieur brut s’est même fait dépasser par celui de la Chine en 2010. L’endettement de l’Etat a également atteint des proportions inquiétantes, surtout suite à la crise du COVID (266 % du PIB en 2021 !).

Pour autant, il serait hasardeux de reléguer le Japon parmi les nations déclassées. S’il se trouve à présent très loin derrière les Etats-Unis et la Chine, le pays peut se targuer d’un PIB nominal de 5 103 milliards de dollars en 2021, contre 4 230 pour l’Allemagne et 2 940 pour la France.

Le Japon est un acteur majeur dans de nombreux secteurs, comme l’industrie automobile (Toyota, Renault-Nissan…), la robotique (Fanuc), l’électronique (Keyence, Hitachi…), la photographie (Canon, Nikon…), le divertissement (Sony, Bandai-Namco…), les cosmétiques (Shiseido), l’habillement (Fast Retailing, maison-mère d’Uniqlo, Muji…) et la liste pourrait encore s’allonger.

Donc si vous prévoyez de travailler avec le Japon ou directement sur place, vous ne manquerez pas d’options.

Shinjuku, le cœur économique de Tokyo.

Raison n°4 : un acteur géopolitique discret mais actif

Fait peu connu, le Japon est un acteur qui pèse et dont la voix est écoutée sur la scène internationale. Certes, sa défaite au terme de la Seconde Guerre mondiale le prive d’un siège au Conseil de sécurité de l’ONU et cantonne ses forces armées à un rôle d’autodéfense.

Pour autant, le Japon déploie une diplomatie très énergique. Selon l’étude Global Diplomacy Index, publiée par le Lowy Institute en 2019, il se place au quatrième rang mondial pour le nombre de représentations diplomatiques, derrière la Chine, les Etats-Unis et la France. Il est également membre de plusieurs organisations internationales, comme l’OMC, le G7, le G20 ou encore le récent Partenariat économique régional global.

Sur le plan militaire, le constat est étonnant. D’un côté, le fameux article 9 de sa constitution stipule que « le Japon renonce à jamais à la guerre en tant que droit souverain de la nation ». De l’autre, des relations complexes avec certains de ses voisins (Chine, Russie, Corée du Nord) ont poussé le Japon à renforcer son armée. Cette dernière est classée au quatrième ou cinquième rang mondial selon les études.

Ces éléments permettent d’infirmer le mythe d’un Japon en voie de déclassement et pesant peu dans la marche du monde. Si vous souhaitez travailler dans des domaines tels que la défense ou la diplomatie, sans doute y trouverez-vous des pistes pour votre carrière.

Raison n°5 : découvrir la (vraie) gastronomie japonaise

Si vous vivez en France, vous avez de la chance : en cherchant un peu, il est facile de dénicher de véritables restaurants japonais, pour peu que vous habitiez dans une ville grande ou moyenne.

Cependant, reconnaissons sans snobisme que la majorité des restaurants présents en Occident servent une version remaniée de la cuisine japonaise. Ainsi, si un menu vous propose de la salade de chou, des brochettes bœuf-fromage ou encore de la sauce soja sucrée, sans doute n’avez-vous pas poussé la porte du bon établissement !

En vous intéressant à la culture japonaise, vous découvrirez des plats délicieux et des traditions culinaires très différentes des nôtres. Et franchement, il y a de quoi faire : entre la haute cuisine (Tokyo est la ville comptant le plus grand nombre de restaurants étoilés au monde) et la bonne chère populaire (ramen, izakaya…), ce seul aspect suffit à donner envie d’aller ou de retourner au Japon.

Le paradis des gourmets !

Raison n°6 : apprivoiser une culture aux antipodes de la nôtre

Si la culture japonaise est omniprésente dans notre quotidien, elle n’en reste pas moins très éloignée de la nôtre. Il peut en résulter un véritable choc lorsque l’on se rend compte que non, les Japonais ne pensent ni ne voient le monde de la même façon que nous.

Maîtriser la langue vous fournira donc une paire de lunettes pour mieux comprendre la mentalité japonaise. Ce n’est d’ailleurs pas un luxe : les Japonais forment une société relativement rigide et collectiviste, dans laquelle chaque individu doit être capable de d’agir en fonction de la place qu’il occupe, selon des règles le plus souvent non-écrites. Une grande valeur est accordée au fait de savoir « lire l’air d’un lieu » (場の空気を読む, ba no kūki o yomu), pour agir conformément à une situation donnée et ne surtout pas commettre d’impairs.

Ne craignez rien cependant : les Japonais sont en règle générale très accueillants envers les visiteurs étrangers, si tant est qu’ils se comportent correctement. Lors d’un voyage, ils pardonneront facilement vos petites maladresses et ne manqueront pas de vous aider si vous êtes perdu.

Raison n°7 : vous faire des amis japonais

C’est un fait : les Japonais parlant couramment français sont une minorité. Même l’anglais est rarement maîtrisé à un bon niveau. S’il existe bien évidemment des exceptions, il faudra vous faire une raison : le meilleur moyen de vous faire des amis japonais fidèles reste de parler leur langue.

Cette quête sera longue et semée d’embûches, je ne vous le cacherai pas, mais elle constitue l’une des meilleures raisons d’apprendre le japonais. Vous aurez d’ailleurs l’occasion de nouer des liens de confiance avec vos correspondants, qui seront ravis de vous rendre visite quand ils viendront chez vous et de vous accueillir lors de votre prochain voyage au Japon.

Les Japonais sont en général ravis d’entendre des visiteurs parler leur langue. Ils ne manqueront d’ailleurs pas de vous complimenter sur votre niveau… même si vous n’êtes qu’un parfait débutant !

Raison n°8 : une ligne en plus sur votre CV

Rares sont les francophones à maîtriser le japonais à un niveau professionnel. Si vous envisagez de travailler dans un domaine lié aux langues (traducteur, interprète…) ou en lien avec le Japon (commerce international, diplomatie…), vous disposerez alors d’une compétence aussi rare que recherchée sur le marché de l’emploi.

Pour aller plus loin, vous pouvez tout à fait décider de passer le JLPT, l’examen de référence pour faire valoir vos connaissances en japonais. Il se divise en cinq niveaux (numérotés de 5 à 1) et des sessions sont régulièrement organisées partout dans le monde.

Vous pouvez donc considérer votre apprentissage comme un investissement en plus d’un plaisir. De quoi joindre l’utile à l’agréable.

Raison n°9 : apprendre une langue très éloignée du français

Le système scolaire nous met avant tout en contact avec les langues de nos voisins, ce qui est évidemment compréhensible. Ainsi, nous nous retrouvons à apprendre en priorité des langues germaniques (anglais, allemand), qui restent relativement proches du français, voire des langues latines (espagnol, italien), encore plus proches.

Avec le japonais, c’est complètement l’inverse ! Vous aurez ainsi le privilège d’acquérir une langue totalement différente du français. Tout ou presque sera un motif de dépaysement : les sonorités (du moins une partie d’entre elles), la grammaire (les phrases ne se construisent pas dans le même ordre qu’en français) et bien sûr l’écriture (les fameux kana et kanji).

Apprendre cette langue constitue donc un excellent exercice intellectuel. Outre la fierté d’arriver à tenir une conversation en japonais, vous aurez également la sensation d’avoir accès à un monde mystérieux, qui ferait dire à vos amis : « Je n’y comprends rien, c’est du chinois pour moi ! ». Ce qui nous amène d’ailleurs à notre dernier point.

Raison n°10 : un tremplin vers d’autres langues asiatiques

Le japonais présente l’étonnante particularité d’appartenir à une famille isolée, les langues japoniques. Cette dernière n’abrite que le japonais, les langues ryūkyū (comme l’okinawaïen), voire le groupe hachijō, parfois considéré comme un dialecte du japonais, parfois comme un ensemble de langues à part.

Cependant, il a reçu une très forte influence du chinois, tant au niveau du vocabulaire que des caractères. Ainsi, les kanji du japonais proviennent directement des hanzi, les caractères chinois. Il n’est d’ailleurs pas rare que des mots s’écrivent exactement de la même manière en chinois et en japonais, comme 出口 (deguchi / chūkǒu, « sortie ») ou 警察 (keisatsu / jǐngchá, « police »).

Si ces deux langues sont très différentes, j’ai pu me rendre compte, lors d’escales dans des aéroports en Chine ou d’un court séjour à Taïwan, que j’arrivais à comprendre certaines informations, simplement parce que je connaissais les caractères.

Autre langue appartenant à une famille différente, mais présentant des points communs avec le japonais : le coréen. Pour en avoir discuté avec des Japonais ou des japonisants qui s’étaient lancés dans l’aventure, le constat est le suivant : au niveau de la grammaire, le coréen n’est pas si éloigné du japonais. En outre, il emploie dans certains cas le système de hanja, la version coréenne des caractères chinois.

Le chinois ayant fortement influencé le coréen et le japonais, on trouve parfois des mots similaires dans les trois langues, comme celui pour dire « grammaire », 文法 : bunpō en japonais, wénfǎ en chinois et munbeop en coréen. La filiation n’est peut-être pas évidente au premier abord, mais elle existe bel et bien !

Les caractères chinois, un pilier de l’écriture du japonais.

Quelles sont vos raisons d’apprendre le japonais ?

Nous sommes tous différents et avons nos objectifs et centres d’intérêt. Par conséquent, nous avons tous nos propres raisons d’apprendre le japonais : culture, voyage, vie amicale et affective, projet professionnel ou d’expatriation…

Il est en tout cas essentiel de prendre le temps d’y réfléchir. Ce sont ces objectifs qui vous donneront la motivation nécessaire pour mener à bien votre projet d’apprentissage.

N’hésitez donc pas à nous dire dans les commentaires quelles sont vos raisons d’apprendre le japonais et ce qui vous a amené à vous intéresser à cette langue.

Pour finir, si vous avez décidé de vous y mettre, je vous invite à nous rejoindre et à recevoir votre kit de bienvenue en vous rendant sur cette page.


Pierre


Je suis le créateur de Ganbare. Polyglotte et passionné par la culture japonaise, j'ai décidé de mettre à votre service mes meilleures méthodes pour apprendre le japonais.


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  • Et voila le blog qui prend vie, ça fait plaisir… Et avec un premier article fort interessant !
    Et au passage merci pour le kit de démarrage, le guide de conversation est vraiment bien fait.

    Pour ma part je ne fais pas dans l’originalité : raison 1 !
    Voir les animés en VO pour ne manquer aucun détail, et pouvoir faire la série des jeux Yakuza qui n’existe qu’en VO sous titré anglais (que je ne comprend pas assez bien non plus pour suivre) !

    Ce sont les animés le point de départ : élevée au club Dorothée et à la cinquième chaîne… oui je sais, ça date un peu ! En grandissant je me suis désinteressée des manga et animés… jusqu’à les faire découvrir à mon fils. Entre temps la V.O. était devenue facilement accessible, et ça a été une claque. Je suis retombée dedans, et ai vraiment mieux découvert la culture.
    Mais contrairement à l’anglais où j’arrive à saisir quelques mots dans les V.O. là je ne comprenais absolument rien et j’ai trouvé ça dommage. Alors j’ai cherché à avoir quelques bases… Quand j’ai vu « trois systèmes d’écriture » je me suis dit qu’ils étaient fous et que j’étais trop vieille pour m’y mettre ^^’. Puis j’ai compris pourquoi les deux sortes de Kana, pourquoi les kanji et leurs multiples lectures, c’est très logique en fait… et ça rejoint la raison 9 : j’ai l’impression d’apprendre des codes secrets, de faire des rébus et je trouve ça très amusant au final les kanji !

    Maintenant je me prend à rêver d’un voyage au japon, un jour peut être… qui sait ?

  • Bonjour Pierre…

    Oui..j avais éfleuré la langue japonaise il y a des années..pour le plaisir..j ai décidé de m y remettre mais aussi car j ai commencé le chinois..

  • Vos articles sont très bien construits et forts intéressants. Merci de nous en offrir encore.

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