Les 100 kanji les plus fréquents en japonais

Publié par Pierre, le 4 avril 2024

Temps de lecture :  minutes


Les kanji représentent sans doute la partie la plus rude de l’apprentissage du japonais. Et pour cause, ils sont extrêmement nombreux. La seule liste officielle des jōyō kanji en comporte pas moins de 2136 ! Cependant, tous ne sont pas forcément logés à la même enseigne et certains sont (beaucoup) plus courant que d’autres. Pour vous faire gagner un précieux temps, voici donc la liste des 100 kanji les plus fréquents en japonais, avec leurs lectures et des exemples.

Apprendre les kanji : une question de priorités

Rappelons pour commencer qu’il existe trois grands systèmes d’écriture en japonais : les syllabaires hiragana et katakana et les kanji. S’il est possible d’apprendre les deux premiers en l’espace de quelques semaines, pour le troisième, c’est beaucoup plus compliqué. De par leur nombre et leur complexité, les kanji vous occuperont pendant des années.

Il est donc intéressant de se demander quels sont les kanji les plus fréquents, pour apprendre en priorité ceux qui vous seront le plus utiles.

Tous les kanji ne sont pas égaux

Même en français, il ne vous aura pas échappé que certains mots apparaissent plus souvent que d’autres. Ainsi, il est plus courant d’entendre « jour » que « déréliction ». Pour les kanji, c’est pareil. Une minorité d’entre eux revient constamment, d’autres moyennement et une grande majorité beaucoup plus rarement.

Cette répartition correspond à la loi de Zipf. Nous la devons à George Kingsley Zipf (1902-1950), un linguiste et philologue américain. Ce dernier a étudié le célèbre roman de James Joyce, Ulysse, et a classé les mots en fonction de leurs occurrences. Il aurait établi que le mot le plus fréquent revenait plus de 8000 fois, le dixième 800 fois, le centième 80 et le millième, 8 fois uniquement.

Si ces chiffres sont considérés comme un peu trop précis pour être vrais, vous saisissez le principe : dans chaque langue, il y a des mots plus fréquents que d’autres. Les mots japonais étant pour la plupart écrits en kanji, il existe logiquement des kanji très courants et d’autres qui le sont beaucoup moins.

Des kanji à cibler en premier

Vous avez certainement entendu parler du principe de Pareto, dit des « 80-20 ». Inspiré par la loi établie par l’économiste italien Vilfredo Pareto (1848-1923), il stipule que 20 % des causes produisent 80 % des effets. Par exemple, 20 % des clients d’une entreprise produisent 80 % de son chiffre d’affaire.

Comme pour la loi de Zipf, cette répartition est un peu caricaturale, mais l’idée reste valable pour votre étude du japonais : certains kanji sont plus fréquents et doivent donc être appris en priorité. Ils vous permettront d’un coup de lire et écrire un grand nombre de mots. Le problème, c’est que les listes officielles de kanji ne classent pas les caractères par fréquence, en tout cas pas en se basant sur des critères quantifiables. Il peut donc être difficile de déterminer dans quel ordre apprendre les kanji.

La liste complète des kanji les plus fréquents

Pour cet article, j’ai décidé de vous en proposer 100. Ce nombre constitue une bon point de départ pour vous constituer une base solide. Parce qu’ils sont extrêmement courants, ils mettront à votre portée une grande partie du vocabulaire japonais

Comment a été constituée cette liste

Pour ce classement, je me suis basé sur la 2242 Kanji Frequency List de Patrick Kandrac. Vous la trouverez d’ailleurs ici au format Google Sheets. Si les statistiques sont une passion pour vous, l’onglet DATA du document vous apportera de plus amples informations quant à la méthodologie.

Pour ma part, j’ai sélectionné les valeurs de la colonne AVG FREQ, qui fait la moyenne non pondérée des différentes sources. Certains kanji ayant la même valeur de fréquence, j’ai arbitrairement classé les ex-æquo en fonction de leur position dans le document. Par exemple, 日 et 人 ont la même valeur de 8, mais je les ai classés respectivement premier et deuxième. En suivant cette logique, j’ai dû laisser tomber 知, qui a pourtant la même valeur de fréquence que 多, mais qui apparaît après dans le tableau d’origine.

En complément, j’ai ajouté les principales lectures on (sino-japonaises) et kun (purement japonaises) des kanji, ainsi que leur niveau du JLPT, le célèbre examen de japonais, en me basant sur Jisho.org.

Les 100 kanji les plus fréquents

Kanji

Lectures on

Lectures kun

Sens

Exemple

JLPT

1

nichi, jitsu

hi, ka

soleil, jour

(nichi) : jour

5

2

jin, nin

hito, ri

être humain

(hito) : personne

5

3

ichi, itsu

hito, hito(tsu)

un

(ichi) : un

5

4

dai, tai

oo-, oo(ki)

grand

大きい (ookii) : grand

5

5

nen

toshi

année

年 (toshi) : année

5

6

chū

naka, uchi, ata(ru)

milieu

中 (naka) : milieu

5

7

hon

moto

livre, origine

本 (hon) : livre

5

8

shutsu, sui

de(ru), da(su)

sortie

出る (deru) : sortir

5

9

ji

toki, -doki

temps

時 (toki) : temps, moment

5

10

kō, gyō, an

i(ku), yu(ku), okona(u)

aller

行く (iku) : aller

5

11

ji

koto

chose, affaire

事 (koto) : chose, affaire

4

12

bun, fun, bu

wa(keru)

partie, minute

半分 (hanbun) : moitié

5

13

kai

a(u)

rencontre

会話 (kaiwa) : conversation

4

14

jō, shō, shan

ue, uwa-, kami, a(garu), nobo(ru), tatematsu(ru)

en haut

上手 (jōzu) : habile

5

15

sei, shō

i(kiru), u(mu), o(u), ha(eru), nama

année

先生 (sensei) : professeur, docteur

5

16

koku

kuni

pays

(kuni) : pays

5

17

sha

mono

personne

医者 (isha) : médecin

4

18

shi, ji

mizuka(ra) 

soi-même

自分 (jibun) : soi-même

4

19

gō, ga’, ka’

a(u), ai

unisson

合格 (gōkaku) : réussite (à un examen)

3

20

kan, ken

aida, ma, ai

espace

時間 (jikan) : temps, heure

5

21

kata, -gata

direction, manière

仕方 (shikata) : façon, manière

4

22

ken

mi(ru), mi(seru)

voir

見る (miru) : voir

5

23

shu

te

main

手 (te) : main

4

24

ba

lieu

場所 (basho) : lieu

4

25

zen

mae

avant

名前 (namae) : nom

5

26

getsu, gatsu

tsuki

lune

月 (tsuki) : lune, mois

5

27

shi, su, tsu

ko, ne

enfant

子供 (kodomo) : enfant

5

28

chi, ji

terre

地下鉄 (chikatetsu) : métro

4

29

gatsu

mana(bu)

science

学校 (gakkō) : école

5

30

go, kō

ato, ushi(ro), nochi

après

後ろ (ushiro) : derrière

5

31

nyū, ju

i(ru), hai(ru)

entrée

手に入れる (te ni ireru) : obtenir

5

32

moku, boku

me, ma

œil

目 (me) : oeil

4

33

bu

partie

部分 (bubun) : partie, morceau

3

34

chō

naga(i), osa

long

長い (nagai) : long

5

35

hatsu, hotsu

ta(tsu), aba(ku)

départ, émission

開発 (kaihatsu) : développement

4

36

ona(ji)

identique

同じ (onaji) : même

4

37

shin

atara(shii), ara(ta)

nouveau

新しい (atarashii) : nouveau

4

38

taka(i)

haut

高い (takai) : haut

5

39

sha

yashiro

société

会社 (kaisha) : entreprise, société

4

40

teki

mato

cible

基本的 (kihonteki) : basique, fondamental

3

41

saku, sa

tsuku(ru)

construire

作る (tsukuru) : faire, fabriquer

4

42

nai

uchi

intérieur

内容 (naiyō) : contenu

3

43

ugo(ku)

mouvement

運動 (undō) : exercice physique

4

44

ka, ge

shita, shimo, moto, sa(geru), kuda(ru), o(rosu)

bas

(shita) : sous, dessous

5

45

mochi(iru)

usage

用いる (mochiiru) : utiliser

4

46

dai, tai

ka(waru)

période, substitut

時代 (jidai) : ère, époque

4

47

gen, gon

i(u), koto

dire

言う (iu) : dire

4

48

ritsu

ta(tsu)

être debout

役に立つ (yaku ni tatsu) : être utile

4

49

tei, jō

sada(meru)

déterminer

勘定 (kanjō) : note, addition

3

50

ri

kotowari

logique

料理 (ryōri) : cuisine

4

51

mei, myō

aka(rui), a(kari)

clair

明日 (ashita): demain

4

52

tai, tei

karada, katachi

corps

身体 (shintai) : corps

4

53

gyō, gō

waza

travail

授業 (jugyō) : cours, leçon

4

54

do, taku

tabi, ta(i)

degré

温度 (ondo) : température

4

55

tsū

tō(ru), kayo(u)

passage

通る (tōru) : passer

4

56

ki, ke

iki

air

元気 (genki) : santé, forme

5

57

kan

seki, kaka(waru)

relation

関係 (kankei) : relation, connexion

3

58

tai, tsui

muka(u)

contre

反対 (hantai) : opposition

3

59

ka, ke

ie, ya, uchi

maison

家 (ie) : maison

4

60

ryoku, riki

chikara

force

努力 (doryoku) : effort

4

61

hyō

omote, arawa(su)

surface

(omote) : surface, avant

3

62

a(taru)

coup, correct

弁当 (bentō) : bento, coffret-repas

3

63

kin, kon, gon

kane, kana, -gane

or, argent

お金 (o kane) : argent

5

64

jitsu, shitsu

mi, mino(ru), makoto

vérité

実は (jitsu wa) : en réalité, en fait

3

65

zen

matta(ku), sube(te)

tout

全て (subete) : tout, entièrement

3

66

shi

omo(u)

penser

思う (omou) : penser, croire

4

67

butsu, motsu

mono

objet

動物 (dōbutsu) : animal

4

68

sai, shu

motto(mo)

maximum

最も (mottomo) : le plus

3

69

gai, ge

soto, hoka, hazu(su), to

extérieur

外国人 (gaikokujin) : étranger

5

70

wa

hana(su), hanashi

dire, histoire

話す (hanasu) : parler, raconter

5

71

gen

arawa(reru), utsu(tsu)

exister

現実 (genjitsu) : réalité

3

72

sho

ka(ku)

écrire

書く (kaku) : écrire

5

73

mei, myō

na

nom

有名 (yūmei) : célèbre

5

74

chō

chii(sai), ko-, o-, sai-

petit

小さい (chiisai) : petit

5

75

i

sens

意味 (imi) : sens, signification

4

76

sei, shō

saga

sexe, nature

性格 (seikaku) : caractère, personnalité

3

77

shi

ichi

ville, marché

市場 (ichiba) : marché

3

78

sei, jō

na(ru)

devenir

成功 (seikō) : succès

3

79

rai, tai

ku(ru), kita(ru), ki, ko

venir, prochain

来る (kuru) : venir

5

80

ren

tsura(naru), tsu(reru)

groupe

連れる (tsureru) : suivre, accompagner

3

81

kon, kin

ima

maintenant

今 (ima) : maintenant

5

82

kai

mawa(ru)

rotation

今回 (konkai) : cette fois

3

83

bun, mon

fumi

phrase

文化 (bunka) : culture

4

84

kai

hira(ku), a(ku), ake(ru)

ouvrir

開ける (akeru) : ouvrir

4

85

nori

loi, méthode

法律 (hōritsu) : loi

3

86

i

mot(te)

comparé à

以前 (izen) : avant, autrefois

4

87

sen

ikusa, tataka(u), onono(ku)

combat

戦争 (sensō) : guerre

3

88

sho

tokoro, -dokoro

endroit

台所 (daidokoro) : cuisine

3

89

ka, ke

ba(keru), fu(keru)

changement

変化 (henka) : changement

3

90

jo

onna, me

femme

(onna) : femme

5

91

ki

shiru(su)

souvenir, inscription

暗記 (anki) : mémorisation

3

92

shu, su

nushi, omo

maître

家主 (yanushi) : propriétaire

4

93

mon

to(u)

question

質問 (shitsumon) : question

4

94

san

mi(tsu), mit(tsu)

trois

三つ (mittsu) : trois objets

5

95

michi

chemin

道路 (dōro) : route

4

96

fu, bu

non

不満 (fuman) : insatisfaction

4

97

sei, se

yo

monde

世界 (sekai) : monde

4

98

shu

to(ru)

prendre

取る (toru) : prendre

3

99

i(ru), kaname

besoin

必要 (hitsuyō) : nécessaire, nécessité

3

100

ta

oo(i), masa

nombreux

多分 (tabun) : peut-être

4

Comment utiliser cette liste de kanji

Une référence plutôt qu’un outil à part entière

Je vous invite à garder cet article dans vos favoris ou à télécharger le tableau (lien ci-dessous) pour le garder à portée de main. Il sera utilisé au mieux comme une référence : au fur et à mesure de votre apprentissage, vérifiez que vous connaissez les dix premiers kanji, puis les vingt premiers et ainsi de suite.

N’essayez pas de l’apprendre par cœur, telle quelle. Il y a deux raisons à cela : tout d’abord, il est difficile de retenir les lectures des kanji hors contexte. Par exemple, pour le caractère 中, inutile d’essayer de mémoriser les lectures chū (on) et naka, uchi, ata(ru) (kun). A la place, partez des mots entiers. Le mot 中心 (chūshin), « centre », vous donnera la lecture on chū, 背中 (senaka), « dos », vous fournira la lecture kun naka. Procéder dans ce sens vous aidera dans votre tâche.

Ensuite, certains kanji essentiels n’y figurent pas. Par exemple, 一, « un », apparaît à la troisième place, , « trois », à la quatre-vingt-quatorzième, mais 二, « deux », n’y figure pas ! Pour information, il aurait fallu doubler la liste pour qu’il soit visible.

Vous noterez également que la fréquence ne correspond pas toujours au niveau JLPT. On trouve pêle-mêle des kanji de niveau 5 (débutant), 4 et 3 (intermédiaire), avec certains caractères de niveau 5 classés très bas, comme 女 (90) et 三 (94). Si vous voulez le fond de ma pensée, le JLPT n’est de toute façon pas un cadre idéal pour apprendre le japonais… Mais passons, je risque de me faire des ennemis !

Bonus : le tableau des kanji à télécharger

Vous voulez conserver le tableau des 100 kanji les plus fréquents sur votre ordinateur ou votre smartphone ? Vous pouvez le télécharger en vous inscrivant sur Ganbare (c’est gratuit). Vous recevrez en prime d’autres fiches pratiques (tableaux des kana, guide de conversation…), ainsi que les nouveautés du site.

Recevez votre tableau des 100 kanji les plus fréquents

Inscrivez-vous gratuitement pour recevoir le tableau des kanji et d'autres fiches pour apprendre le japonais.

Votre adresse e-mail sera utilisée pour vous faire parvenir les nouveautés du site (articles, vidéos, formations...), dans le respect de la réglementation européenne. La politique de confidentialité est accessible depuis un lien situé en bas de cette page.

Merci pour votre inscription. Cliquez sur le bouton pour accéder au tableau au format pdf. Pensez également à consulter vos e-mails pour d’autres surprises !

Les kanji courants n’auront plus de secrets pour vous

J’espère dans tous les cas que cette liste de fréquence vous sera utile. Pour finir, vous pouvez suivre le compte Instagram de Ganbare. J’y publie régulièrement des fiches avec des kanji courants et des mots qui les contiennent.


Pierre


Je suis le créateur de Ganbare. Polyglotte et passionné par la culture japonaise, j'ai décidé de mettre à votre service mes meilleures méthodes pour apprendre le japonais.


Ces articles vous intéresseront aussi

Laissez-nous un commentaire

  • Merci beaucoup, Pierre, pour cette précieuse liste et pour vos conseils pour l’utiliser au mieux.
    Bravo et bon anniversaire à Ganbare pour ses 2 ans !
    Michèle

  • Bonjour. Merci beaucoup pour votre article.
    Vous faites bien de dire que c’est une liste à n’utiliser qu’en tant que référence, car je déconseille formellement de l’apprendre par coeur comme vous le dites. Mais j’irais plus loin en disant que, bon, c’est quand même très, très contestable, de considérer certains kanjis comme « plus courants » que d’autres, car tout dépend de l’environnement d’immersion dans lequel on baigne. Ainsi, un kanji comme 魔 (le « démon ») a beau être moins courant, mais si on ne consomme que des oeuvres en rapport avec la magie, les monstres et la Fantasy, ça devient alors un kanji très, très courant. De même, si on lit une série de mangas sur le jeu de go (suivez mon regard, pour ceux qui voient de quoi je peux parler), comme par hasard, le kanji 碁 du jeu de go sera hyper récurrent. Ou encore, si on est porté sur les polars, et bien, il ne faut pas s’étonner si on voit très souvent des kanjis comme 罪 (crime). Ou bien si on regarde une oeuvre tournant autour du base-ball, là aussi, il ne faudra pas s’étonner à tomber très, très souvent sur des kanjis comme 野球.

    Bref, il faut bien être conscient que derrière les « fréquences moyennes d’apparition » se cachent en réalité des écarts-types, des disparités absolument énormes selon le type d’environnement d’immersion et le type de ressource qu’on consomme. Ainsi, ces moyennes ne sont pas si significatives que ça quant à l’importance et donc la priorité qu’il faut accorder à l’apprentissage certains kanjis plutôt que d’autres.

    Ce que je préconiserais, c’est de ne pas foncer tout de suite sur les kanjis dès qu’on a fini d’apprendre les kanas, mais plutôt de mettre d’abord le paquet sur l’écoute, de préférence via une méthode de langue ou un type « d’immersion guidée » principalement portées sur l’écoute, afin d’apprendre les premiers rudiments de grammaire et pas mal de vocabulaire dans des situations concrètes.

    Ensuite, tout en continuant à apprendre pas mal par l’écoute, là, on peut commencer petit à petit à s’initier aux kanjis et se mettre petit à petit à la lecture, mais dans un ordre un tant soit peu logique et en aucun celui des « fréquences d’apparition ». Par exemple, un kanji comme 寸 a beau être « peu courant », et pourtant, il est hyper courant en tant que radical de beaucoup, beaucoup de kanjis (et puis même, c’est un kanji intéressant et important dans la culture japonaise, qu’on peut facilement associer à un personnage mythologique célèbre comme « Issun Bôshi », mais aussi à la prononciation « su » car c’est l’un des rares kanjis pour lequel le lien de parenté avec le hiragana qu’il a engendré est très facile à comprendre pour un novice, à savoir le hiragana す, donc vraiment pas un kanji compliqué à retenir si on connaît déjà le hiragana す). Puis, quand vient le moment, ou plutôt le besoin d’apprendre un mot comme « temple bouddhiste », le kanji 寺 devient très simple à apprendre surtout si on connaît déjà le kanji 土 de la terre ; et après, quand il est temps d’apprendre le kanji du temps, le kanji 時 devient une simple formalité à apprendre vu qu’on y reconnaît 寺, mais aussi le kanji du jour 日. Et dans la liste de l’article, l’apprentissage du kanji 対 serait aussi facilité si connaît déjà bien 寸.

    Et c’est comme ça pour plein de kanjis, y compris ceux de la liste de l’article. Par exemple, si on connaît déjà le kanji 疋 du « compteur de petits animaux », bah, le kanji 定 devient très simple à apprendre.
    Si connaît bien 耳 et 又, 取 devient très simple à apprendre, ce dernier permettant lui-même d’apprendre très facilement le kanji 最 (en connaissant aussi le kanji du jour 日).
    Si on connaît le kanji 也 qu’on aurait appris dans le cadre d’un prénom japonais pour sa prononciation « ya » et qu’on fait en plus le lien avec le hiragana や et le katakana ヤ qu’il a engendrés (là aussi, un des exemples de filiation kanji -> kana les plus simples à comprendre pour un débutant), il devient très simple d’apprendre des kanjis comme 地, 池 ou 他.

    Etc. Etc. Et toujours, je précise, en s’arrangeant pour apprendre les kanjis qui réunissent les deux conditions suivantes :

    – au moment où on a besoin de comprendre ou d’utiliser le mot qui se cache derrière ;
    – quand on est déjà bien familier avec toutes les parties qui le constituent.

    Bien sûr, dans certains kanjis que je cite, on peut me faire remarquer que certains ne font pas partie des 2 136 jôyô kanjis, ce à quoi je répondrais que :

    – à moins de préparer un examen de japonais (JLPT ou Kanji Kentei), ou d’être un écolier/collégien/lycéen japonais, ou encore une personne exerçant un métier pour le ministère japonais de l’instruction, la liste des Jôyô kanjis ne sert à rien pour les autres personnes apprenant le japonais ;
    – dans les faits, ce n’est pas 2 136, mais plutôt minimum 3 500 kanjis qu’un Japonais moyen connaît et auxquels ils peuvent être confrontés, certains kanjis « non jôyô » étant parfois très courants, tandis que certains kanjis dits « jôyô » sont au contraire très rares (mais on en revient à ce que je disais que cette fréquence moyenne ne rend pas compte d’un écart-type énorme selon le type d’environnement d’immersion dans lequel on baigne).

    Ainsi, derrière pas mal de kanjis non jôyô se cachent pourtant des kanjis basiques (en tant que radicaux impossibles à subdiviser davantage) qui pourraient être vachement utiles pour apprendre très facilement des kanjis certes « plus courants » mais aussi bien plus complexes dans leur construction.

    Ceci étant, je parle d’un cas idéal, car il est toujours possible de faire des exceptions de temps en temps, ce n’est pas non plus dramatique. Après tout, on n’aura pas forcément sous la main une bonne méthode de langue ou une bonne ressource d’immersion guidée qui soit soucieuse d’un apprentissage réellement progressif des kanjis (et qui nous confronterait donc à certains kanjis basiques comme 寸, 也 ou 疋 dans un vrai contexte avant de nous enseigner 寺, 地 et 定 par exemple), j’essaie de rester un minimum réaliste en disant qu’il faudra quand même transgresser à la règle parfois. Mais quand on peut faire les choses dans un certain ordre et en lien étroit avec l’immersion pour donner du sens à tout ça, tout devient quand même beaucoup plus facile avec les kanjis, je trouve (si bien que leur nombre énorme qui faisait très peur au début ne devient plus qu’un simple détail).

  • Merci pour ce commentaire comme d’habitude très pointu.

    J’ai toujours tenu le même discours : une liste, quelle qu’elle soit (thématique, de fréquence…) n’a jamais vocation à devenir un outil d’apprentissage. Mais je trouvais intéressant de présenter les kanji qui ressortent en priorité dans un très grand nombre de ressources. Cette liste reste un bon support pour faire le point sur les kanji qu’on connaît et ceux qu’on ignore encore.

    Ensuite, effectivement, chaque liste représente la fréquence des ressources utilisées. D’où l’intérêt de se poser la question des textes qui ont été exploités. Mieux vaut d’ailleurs éviter les listes trop spécifiques, je ne pense par exemple pas que 魔 soit un kanji très utile pour un débutant. Une « liste de fréquence de fantasy » serait sans doute un très mauvais choix, à moins d’avoir déjà un bon bagage !

    Pour finir, tout à fait d’accord avec l’approche « combinatoire » (comme dans votre exemple : 耳 + 又 = 取), c’est d’ailleurs celle que j’ai utilisée.

  • {"email":"Email address invalid","url":"Website address invalid","required":"Required field missing"}

    Vous voulez aller plus loin ?

    Recevez mes conseils pour apprendre le japonais

    + votre kit de bienvenue gratuit !

    >